Ce blog est en passe d'être transformé en livre. Le manuscrit est parti chez 3 éditeurs. Attendons la suite :)
J'ai eu l'honneur que la préface soit écrite par le Docteur Lechaux et je vous la livre ici, en complément du blog.
« Revenez quand vous aurez perdu 20 Kilos… ». Voilà comment étaient traités (ou le sont encore parfois) les personnes en surpoids dans un cabinet de consultation chirurgicale. Et bien sûr, les patients ne revenaient pas !
Le chirurgien n’aime pas le patient en surpoids. Tout est plus difficile. De l’incision à la fermeture de la paroi, les obstacles sont multiples. Le « challenge » est alors de réussir à s’exposer, c’est-à-dire de parvenir à l’organe malade qui doit être soit enlevé, soit réparé. A la fin, la cicatrisation est souvent de moins bonne qualité ce qui majore le risque de complications postopératoires. La paroi abdominale constitue un réel obstacle à l’accès aux organes. C’est une véritable carapace qui protège physiquement le patient contre l’agresseur que constitue le chirurgien viscéral.
Mais depuis la révolution qu’a constitué l’apparition de la cœliochirurgie, la paroi n’est plus un obstacle insurmontable car les patients sont vus d’une toute autre manière. Enfin on peut les traiter, soit directement, soit parfois en commençant par cette nouvelle discipline qui a maintenant fait ses preuves, qui a un nom barbare et qu’on appelle « chirurgie bariatrique ». Donc, il faut d’abord faire maigrir le patient… Les résultats sont là, ça marche ! Mais la préparation et le suivi postopératoire sont très importants pour obtenir un bon résultat à long terme.
La préparation avant la chirurgie n’est plus seulement du domaine du chirurgien ou même de son équipe, c’est maintenant le rôle du patient qui est devenu acteur de sa santé et qui doit maîtriser parfaitement les tenants et les aboutissants de cette stratégie thérapeutique. Pour l’aider dans ses démarches, rien ne vaut le témoignage d’un autre patient qui a suivi le même parcours et déjà expérimenté les joies et les souffrances de cette chirurgie qui, malgré tout, reste une alternative risquée au traitement de l’obésité.
Le suivi postopératoire est aussi pour le patient une épreuve difficile parfois même plus difficile que l’intervention elle-même. L’alimentation est considérablement modifiée voire perturbée. Les repères diététiques habituels sont caducs et les diététiciennes « novices » sont souvent affolées par le peu de calories ingérées. Tout doit cependant rester sous contrôle ce qui n’est pas toujours le cas. Il s’agit d’une dénutrition programmée qui doit être parfaitement encadrée et suivie. Le schéma corporel est aussi considérablement modifié et les psychiatres ont bien décrit ce deuil du schéma corporel antérieur à faire pour que le patient retrouve une bonne qualité de vie.
Catherine a d’emblée souhaité communiquer avec d’autres patients via Internet et son Blog « Cati-mini-by-pass ». Elle a parrainé ainsi de nombreux patients avec toujours ce sourire et cet optimisme qui l’a aidée et a aidé les autres à surmonter bien des difficultés.
Ce livre est l’histoire d’une rencontre entre un patient et son chirurgien avec les aléas de la vie de tous les jours. C’est aussi un message d’espoir pour tous ceux qui se sentent exclus et mis à l’écart de cette société par cette obésité qui peut toucher tout le monde à un moment de sa vie.
Nous partageons, Catherine et moi, la même envie d’aider les patients et, chacun à son niveau, d’améliorer leur santé.
Docteur David Lechaux
Chirurgien au C.H. de Saint-Brieuc